Depuis la loi Lagarde, puis renforcée par la loi Lemoine, les emprunteurs peuvent librement choisir leur assurance de prêt, et même la changer à tout moment. Cette possibilité de délégation d’assurance est un levier puissant pour réduire le coût d’un crédit. Mais attention : mal maîtrisée, cette démarche peut entraîner des refus de la banque, des pertes de garanties ou des délais prolongés. Voici les principaux pièges à éviter.


1. Ne pas respecter l’équivalence des garanties

C’est le piège numéro un. Pour accepter une délégation d’assurance, la banque exige que le nouveau contrat propose des garanties au moins équivalentes à celles de son contrat groupe. Cette équivalence est définie sur une grille officielle (CCS) avec 11 à 18 critères selon le type de prêt.

Erreur fréquente : penser qu’un contrat moins cher est automatiquement acceptable. Ce n’est pas le cas si certaines garanties sont manquantes (ex. : ITT non professionnelle, invalidité non couverte…).

Solution : faire vérifier l’équivalence par un courtier, qui s’assure que le nouveau contrat respecte toutes les exigences de la banque.


2. Changer trop tard dans le processus de prêt

Il est toujours possible de changer d’assurance :

  • avant la signature de l’offre de prêt (loi Lagarde)
  • dans les 12 mois suivant la signature (loi Hamon)
  • à tout moment, après un an (loi Lemoine)

Erreur fréquente : vouloir changer d’assurance après la signature, mais juste avant la mise en place du prêt, ce qui génère des blocages administratifs.

Solution : anticiper ! La délégation doit idéalement être préparée en amont de l’offre de prêt pour une intégration fluide dans le montage du crédit.


3. Sous-estimer les délais de validation bancaire

Une banque a 10 jours pour accepter ou refuser un contrat en délégation. En pratique, les retours peuvent prendre plus de temps, surtout si les documents sont incomplets.

Erreur fréquente : croire que le changement est instantané. Résultat : décalage de la signature, stress, voire perte du taux négocié.

Solution : déposer un dossier complet, avec fiche d’équivalence de garanties et conditions générales du contrat alternatif, le plus tôt possible.


4. Choisir une quotité inadaptée

La quotité représente la part du capital emprunté assurée par chaque co-emprunteur. Elle peut être répartie de façon égale (50/50), asymétrique (70/30) ou à 100 % sur chaque tête (double couverture).

Erreur fréquente : choisir une quotité trop faible pour réduire le coût, au détriment de la protection.

Solution : adapter la quotité aux revenus, à la situation familiale et au projet. Un courtier peut aider à définir le bon équilibre coût/protection.


5. Ne pas comparer les exclusions

Un contrat moins cher peut cacher des exclusions plus nombreuses : maladies dorsales, troubles psychiques, sports à risques, professions spécifiques…

Erreur fréquente : ne lire que le prix ou le taux d’assurance.

Solution : lire attentivement les conditions générales, en particulier les exclusions de garantie, les délais de franchise et de carence.


Conclusion

Changer d’assurance emprunteur est une opportunité réelle d’économiser tout en bénéficiant d’une protection personnalisée. Mais cela nécessite rigueur, anticipation, et accompagnement. Évitez les pièges en vous entourant d’un professionnel du secteur, comme CG Santé, qui connaît parfaitement les rouages techniques et bancaires de la délégation d’assurance.